Les fontaines et les pouvoirs de l’eau en Bretagne
Les Celtes en général, et les Bretons en particulier, ont toujours été fascinés par l’eau. Pour les druides, les eaux étaient sacrées et ils attribuaient à celles qui jaillissaient de terre des vertus thérapeutiques.
Comme de nombreux cultes, les fontaines sacrées rattachent la Bretagne à son passé celtique très ancien. L’eau, les sources, depuis les temps les plus reculés, appartiennent d’abord aux religions primitives, ont toujours fait l’objet de croyances, et surtout ont exercé de tout temps une grande attirance sur les êtres humains. Fontaines sacrées aux eaux sortant de la terre nourricière, eaux en relation avec les morts, avec les forces divines qui font naitre et croitre la vie.
En l’an 452, le concile d’Arles décréta que « celui qui néglige d’extirper la coutume d’adorer les fontaines est coupable de sacrilège ». Plus d’un millénaire et demi a passé et la fréquentation des fontaines votives n’a pas disparu en Bretagne. Mais les apparences chrétiennes qu’elle a adoptées lui permettent d’échapper à l’accusation de sacrilège.
La plupart des fontaines ont été placées sous la protection d’un saint, et on a construit au-dessus de la source un édicule en pierre, sommé d’une croix et doté d’une niche refermentant une statue du Saint. On s’y rend en procession chaque année, à l’occasion du pardon, et on y pratique des dévotions parfois étonnantes, peu en accord avec le rite catholique romain : frotter une sculpture pour faire cesser la pluie, tremper le pied d’une croix dans un bassin pour attirer les bienfaits du ciel, jeter une piécette, ou une aiguille dans l’eau pour deviner l’avenir ou obtenir une guérison, planter une aiguille dans la tête d’une statue pour éloigner une maladie.


Nos ancêtres se rendaient à ces fontaines afin de profiter de leurs vertus curatrices et purificatrices, de trouver la guérison, le soulagement à leurs problèmes de santé, comme les maladies de peau, affections des yeux, douleurs articulaires, maux de tête, fièvres… ou pour aider la nature dans des moments décisifs de la vie. On distingue trois sortes de pratiques rituelles auxquelles l’eau miraculeuse des fontaines sacrées donne lieu : le rite de guérison, le rite de divination et le rite de protection.
S’asperger d’eau, la boire ou s’y plonger ne suffit pas. Pour guérir, il faut se plier à un rite particulier. A Baud, contre les coliques, les malades (surtout des femmes) doivent se frotter le ventre avec des cailloux puis boire l’eau de la fontaine.
A Saint-Guyomard, après s’être désaltéré, il convient de se frotter contre une des grosses pierres encastrées dans la chapelle… et les rhumatismes s’envolent.
Pour soigner les enfants, il est recommandé de tremper une de leurs chemises dans la fontaine, de la laisser sécher doucement et ensuite de la faire porter.
La tradition veut qu’on jette des épingles dans l’eau pour accélérer la guérison. A Edern, jaillit une source qui rend, dit-on, la fécondité. Avant de s’asperger le ventre et les seins avec cette eau miraculeuse, les femmes y noient trois épingles.
Les fontaines ont également des fonctions divinatoires. Et les épingles sont considérées comme un médium efficace : si elles surnagent, les vœux seront exaucés.
Le culte de l’eau, tout comme celui des pierres et des arbres, est une pratique millénaire, si profondément ancrée dans la vie spirituelle que la religion catholique n’a pas trouvé d’autres moyens de le combattre qu’en l’intégrant à ses propres rites. Mais l’eau n’est pas toujours « sacrée » elle peut être associée à des histoires de lavandières fantômes, de lutins, de malfaisant et ou de revenant …
Ailleurs, là où l’eau est stagnante ou moins limpide, elle est plutôt symbole de dangers et plusieurs légendes déconseillent de s’en approcher.
Fontaines et lavoirs
FONTAINE DE DEVOTION ASSOCIEE AU LAVOIR. A la fonction sacrée, sans doute plus ancienne, s´est ajouté, comme dans certaines de nos fontaines : un lavoir.
Le LAVOIR est souvent à usage collectif. Il peut se situer dans les bourgs, ou proche, au centre d’un hameau, ou plus rarement, à distance…

La protection des lavoirs ou leur restauration permet de sauvegarder leur mémoire. On peut alors imaginer, à la fois le dur travail répétitif des lavandières et l’activité qui y régnait… c’était la gazette du village… Le tout sera progressivement abandonné, surtout après ls années 60.
La BUANDERIE. On trouve de rares installations…appelées aussi « maisons à buées » dans les textes anciens. Pour Questembert : le lavoir du vieux presbytère en est l’exemple vivant ! Le bâtiment de plan rectangulaire qu´il convient de ne pas confondre avec une habitation modeste, possède, outre une cheminée, un espace pour y loger des lessiveuses, et peut-être y sécher le linge ?
Voir sur notre carte les fontaines et lavoirs répertoriés :
Les Fontaines
Les Lavoirs
1 lavoir et Fontaine du Vieux Presbytère
2 lavoir de Fontaine St MARTIN
3 lavoir de Fontaine HULO
4 lavoir de Fontaine St Jean
5 Lavoir de Fontaine Carnély