La croix bannière de Sant Michel : La face principale orientée à l’ouest, présente le motif habituel du crucifiement ; sous le fronton, deux anges survolent le Christ. Sur le côté sud, Marie Madeleine porte en mains sou vase de parfum ; à l’opposé le Baptiste tient un médaillon avec l’agneau, symbole du Christ. Au revers, deux anges se tiennent ua dessus de Notra dame de Pitié : deux autres son agenouillées à ses pieds.
Le fût de la croix est cylindrique et très long. Brisé lors d’une tempête, on l’a rétabli au moyen de bandes et de colliers métalliques dissimulés sous une couche de ciment. La boursouflure résultant de cette réparation lui donne un aspect plutôt disgracieux.
Les quatre bas-reliefs qui ornent cette partie supérieure du socle dans laquelle s’encastre le fut sont des plus curieux.
La face avant (regardant l’ouest) représente la résurrection ; le côté sud, le Portement de la croix.
Le tableau nord est fait de la descente aux Enfers. Notre Seigneur tient ouverte, avec la hampe de la croix, la gueule du monstre qui représente les limbes. De cette gueule ouverte sortent trois petits personnages nus, le troisième plus petit que les deux autres, sans doute Adam, Eve et Abel, personnification des Justes de l’Ancien Testament. Ils vont au-delà du Sauveur, les mains jointes dans un geste de reconnaissance.
La face arrière est la plus énigmatique. On y voit sept personnages. Les trois premiers portent robe et barbe ; les trois du milieu paraissent engoncés dans une armure ; le dernier semble à peine vêtu. Aucun d’entre eux ne paraît donner la main à l’autre… Peut-être s’agirait-il du Christ au prétoire, dépouillé de ses vêtements pour subir la flagellation et figuré par le personnage de droite isolé des autres ?
La succession des quatre tableaux serait ainsi très normale : à l’Est (face arrière) le jugement, au Sud, le portement de la croix, à l’Ouest (face avant), La Résurrection, au Nord, la descente aux Limbes.
Il n’y a pas lieu, évidemment, de tenir compte de l’inscription fantaisiste que porte la plaque de marbre rapportée sur le socle. il se peut toutefois que la croix ait été renversée à l’époque révolutionnaire ; mais son érection, qui n’est pas antérieur au XV siècle (contemporaine peut-être de celle de la chapelle et de l’époque où passa saint Vincent Ferrier) ne peut avoir comme rapport avec la victoire (890 et non pas 878) d’Alain le Grand, que la valeur d’un mémorial.
