Les Etablissements DELALANDE – «L’usine à fleurs» de la Croix Gall
1964 – On parle d’une nouvelle zone artisanale ou industrielle. Ces définitions se
confondent dans la tête des Questembertois et des élus. Monsieur Jean GRIMAUD est à la tête de la Commune de Questembert, il est également député.
Suppléant de Monsieur MARCELLIN, devenu Ministre de l’Intérieur sous la Présidence
de la République du Général de GAULLE, Jean GRIMAUD devient alors Député Maire. Ayant un Ministre efficace, proche de chez nous, ce qui nous vaudra : le collège des buttes, le lycée d’enseignement général et le lycée technique…
Les Etablissement LAMBERT ont vu le jour à la gare dans les années 64 -65 et
pourquoi pas, une nouvelle zone de développement, au Sud de notre commune ?
Certains adjoints, propriétaires terriens, vont être potentiellement bienfaiteurs de la
Commune. C’est sur un terrain de l’un des adjoints que le choix se porte à la Croix Gall.
Un homme : Honoré DELALANDE, retraité, ingénieur à l’E.D.F., originaire de
CHARTRES,… Il serait le fils d’un général ! En fait, il va rapatrier un atelier qu’il possède, à CHARTRES, sur la ville de QUESTEMBERT. Il a des presses à injection pour fabriquer des « objets » en plastique. Il va suggérer au directeur du Lycée technique d’ouvrir une section plasturgie. Ce qui se réalisera ! En fait, en France, il y aura deux régions privilégiées pour cette spécialité : OYONNAX, dans l’Ain et QUESTEMBERT en BRETAGNE.
Pour cela, il achète une parcelle de 2 hectares sur les 12 que contient ce bout de
terrain ! Un bâtiment est construit : un atelier en parpaings. L’unité est simple: un atelier, un garage pour un fourgon avec grenier, des locaux administratifs rudimentaires (un bureau, un local toilette). Il faudra une réserve d’eau pour refroidir les machines, et qui sera agrandie dix ans après, en 1974.

Photo du bâtiment actuel : le bâtiment initial était compris entre les deux murs en
pierres apparentes. Il s’agissait d’un simple hangar avec des « commodités » rudimentaires.
L’usine démarre en 1964, le narrateur rentrera à l’usine le 13 septembre 1965, il est
le 9 ème employé.
Le matériel : des presses à injection, la matière première: des billes en plastique, de
différentes couleurs, pour fabriquer des fleurs !
Pour commencer : 3 presses sont installées et au fur et à mesure du développement.
Leur nombre augmentera jusqu’au chiffre de 10, avant la fermeture !
Il est évident qu’il faut des moules différents pour chaque « partie » ou « pièce » de
la fleur, et des couleurs différentes aussi ! Les pièces fabriquées étaient rangées par
catégorie, et déposées dans des sacs ou des cartons pour les livrer aux « monteurs » ou plutôt aux «monteuses ».
Le travail se fait en 3/8. Démarrage le lundi matin à 5 h, arrêt des machines le
dimanche matin à 5h. A l’époque, la semaine de travail fait 48 h !
Les produits fabriqués : des éléments de fleurs : tiges, feuilles, pétales, étamines…
tout ce qu’il faut pour récréer des fleurs artificielles… de différentes formes, de différentes couleurs.
Il se fera aussi des pinceaux pour la pose du vernis à ongles pour les dames, puis
d’autres objets.
Ce travail : c’est ce qu’il faisait à Chartres… Mais ensuite, il faut monter les fleurs,
pour en faire des bouquets. A Chartres, c’était les repris de justice qui faisaient le travail : les prisonniers ! A Questembert : et bien ce seront les femmes et les enfants de la Commune et des Communes voisines qui seront sollicités ! Le fourgon servira à faire le transport dans les deux sens : matières premières à l’aller, produits finis au retour. Cela rappelle un peu ce que faisaient les couturières pour les Ets LAMBERT à la gare !
Chaque semaine, les « monteuses » reçoivent un type de fleurs à monter. Les pièces
sont alors assemblées pour reconstituer une fleur. Si le travail est simple en soit, il nécessite une pince pour forcer les pièces à assembler.
J’ai noté : des arums, des azalées, des roses, …
La fiche de paie arrive chaque fin de mois. La rémunération se fait à la fleur montée !
C’était à l’époque un complément de revenu pour bon nombre de foyers !
Si, au départ 3 presses avaient été installées, leur nombre évoluera pour atteindre le
nombre de 10, juste au moment du départ.
Le patron passe pour être un personnage réservé et respecté, un peu distant, ce qui
est bien compréhensible, mais : il fallait travailler… dixit le narrateur !
Il a, aussi, un chef d’atelier, très distant de son personnel !
Mai 1968 : se passera sans gréviste !
Entre temps, sur la parcelle de 12 hectares, deux autres ateliers s’installent. Un
atelier de menuiserie qui quitte la ville pour plus d’espace, un atelier de ferronnerie… monté un peu clandestinement.…
Et puis, des parcelles de 5 000 m2 sont vendues à des particuliers pour en faire une
zone pavillonnaire hors de la ville…Cela devient une sorte de lotissement !
1970 – Les salaires ont bien évolués, tout le monde est content !
Mais, l’usine travaille 24 h sur 24h, du lundi matin 5 h, au dimanche 5 h… Bientôt des
plaintes sont déposées… Les riverains se manifestent… une petite guerre commence à pointer… Ils vont monter un collectif ! Une plainte est déposée au tribunal de VANNES.
Dans le même temps, l’entreprise a été vendue en 72- 73 à un Monsieur
DOUKHAN…Bon commercial, il a fait évoluer l’entreprise et travaille à façon, entre autres, pour le groupe «Père DODU », un proche voisin. Sur commande,il fabrique des barquettes pour les célèbres rôtis de dinde, une innovation, et en plus : locale !
En 1978, on compte : 25 salariés, mais l’unité est contrainte de fermer et va
s’installer à THEIX.
La vie de l’entreprise aura duré 14 ans (1964 à 1978) !
A la croix Gall, il faudra attendre 1984 pour qu’un nouveau repreneur sérieux
rachète le bâtiment et s’y installe. N’étant plus occupé, le terrain était devenu une friche.
En fait, la Mairie en avait bloqué la vente, pour plus de sureté avec le voisinage.
C’est jean Pierre RYO qui installera un magasin de vente de matériel agricole : « Mat
service » adaptant le bâtiment à la mesure des ses besoins.
L’ancien propriétaire du terrain alors avait bien proposé un autre de ses terrains au
village de Brodequin, à quelques centaines de mètres plus loin… Mais le patron n’a pas accepté, il préfèrera transférer son entreprise à THEIX…
Le transfert se fait dans l’année 1978 !
Pour aller travailler à THEIX, il faut covoiturer, ou prendre le car Michelin, qui va sur la
zone du Prat… Theix étant sur la route. Les ouvriers descendaient à l’entrée de la ville de Theix et se rendaient, à pieds, à leur entreprise.
La société se nomme alors «Plastic moderne», La photo du bâtiment ci dessous date
de l’année 2023… la Sté «Plastic Moderne» ayant disparue à ce jour et remplacé par
« Somater ».

L’entreprise grandissant, des produits nouveaux voient le jour comme : les planches
à voile, puis du matériel de photocopieuse pour CANON, entre autre, des sièges en
plastique, etc.
Le narrateur devient « contre maitre » en 85 – 86 : Mais, c’est dur pour lui, il se
trouve « entre le marteau et l’enclume», et le supporte mal.
En 1986 – 87 – La société est revendue à M. DURANTON, un bon commercial venu d’ailleurs : Il veut tout réorganiser, restructurer, cela devient difficile à vivre.
Un représentant concurrent, de passage, propose alors au narrateur un poste dans sa société, mais à ARPAJON, en janvier 1988. Une entreprise nouvelle, son nom : « PRECIS-MOULE». C’est un travail identique : des presses… des moules, une injection de plastique à partir de billes venant de la PETROCHIMIE
A THEIX, en 1986, il y a : 80 personnes salariées !
1988 – le narrateur à 46 ans, femme et enfants, resteront à Kerjumais, A Arpajon :
il vit dans une caravane….
1990 : L’usine d’ARPAJON veut revenir en Bretagne. M. Le MAGUELAINE, commercial,
aurait aimé QUESTEMBERT. Mais, le Maire de l’époque, ne cherche pas à l’attirer. C’est le Conseiller Général qui interviendra pour son installation à PEAULE, avec l’appui de son Maire: M. DEUX, le 25 février 1991 !
La Société porte alors le nom de : « PRECIS-MOULE », à ce jour, en 2023, elle porte le
nom de « HEURTIS »
Ci- dessous photos des bâtiments actuels.

On aperçoit, en bas de la barrière, l’ancienne enseigne !

Le bâtiment à ce jour… HERTUS – Plasturgie, décoration
La Société DELALANDE quittera QUESTEMBERT en 1978 et ce sera le tour des
Etablissements LAMBERT de fermer l’année suivante….


























































































































