Patrimoine économique

Les Etablissements DELALANDE

Les Etablissements DELALANDE – «L’usine à fleurs» de la Croix Gall
1964 – On parle d’une nouvelle zone artisanale ou industrielle. Ces définitions se
confondent dans la tête des Questembertois et des élus. Monsieur Jean GRIMAUD est à la tête de la Commune de Questembert, il est également député.
Suppléant de Monsieur MARCELLIN, devenu Ministre de l’Intérieur sous la Présidence
de la République du Général de GAULLE, Jean GRIMAUD devient alors Député Maire. Ayant un Ministre efficace, proche de chez nous, ce qui nous vaudra : le collège des buttes, le lycée d’enseignement général et le lycée technique…

Les Etablissement LAMBERT ont vu le jour à la gare dans les années 64 -65 et
pourquoi pas, une nouvelle zone de développement, au Sud de notre commune ?
Certains adjoints, propriétaires terriens, vont être potentiellement bienfaiteurs de la
Commune. C’est sur un terrain de l’un des adjoints que le choix se porte à la Croix Gall.

Un homme : Honoré DELALANDE, retraité, ingénieur à l’E.D.F., originaire de
CHARTRES,… Il serait le fils d’un général ! En fait, il va rapatrier un atelier qu’il possède, à CHARTRES, sur la ville de QUESTEMBERT. Il a des presses à injection pour fabriquer des « objets » en plastique. Il va suggérer au directeur du Lycée technique d’ouvrir une section plasturgie. Ce qui se réalisera ! En fait, en France, il y aura deux régions privilégiées pour cette spécialité : OYONNAX, dans l’Ain et QUESTEMBERT en BRETAGNE.

Pour cela, il achète une parcelle de 2 hectares sur les 12 que contient ce bout de
terrain ! Un bâtiment est construit : un atelier en parpaings. L’unité est simple: un atelier, un garage pour un fourgon avec grenier, des locaux administratifs rudimentaires (un bureau, un local toilette). Il faudra une réserve d’eau pour refroidir les machines, et qui sera agrandie dix ans après, en 1974.

Photo du bâtiment actuel : le bâtiment initial était compris entre les deux murs en
pierres apparentes. Il s’agissait d’un simple hangar avec des « commodités » rudimentaires.

Photo du bâtiment actuel : le bâtiment initial était compris entre les deux murs en
pierres apparentes. Il s’agissait d’un simple hangar avec des « commodités » rudimentaires.

L’usine démarre en 1964, le narrateur rentrera à l’usine le 13 septembre 1965, il est
le 9 ème employé.
Le matériel : des presses à injection, la matière première: des billes en plastique, de
différentes couleurs, pour fabriquer des fleurs !
Pour commencer : 3 presses sont installées et au fur et à mesure du développement.
Leur nombre augmentera jusqu’au chiffre de 10, avant la fermeture !

Il est évident qu’il faut des moules différents pour chaque « partie » ou « pièce » de
la fleur, et des couleurs différentes aussi ! Les pièces fabriquées étaient rangées par
catégorie, et déposées dans des sacs ou des cartons pour les livrer aux « monteurs » ou plutôt aux «monteuses ».

Le travail se fait en 3/8. Démarrage le lundi matin à 5 h, arrêt des machines le
dimanche matin à 5h. A l’époque, la semaine de travail fait 48 h !

Les produits fabriqués : des éléments de fleurs : tiges, feuilles, pétales, étamines…
tout ce qu’il faut pour récréer des fleurs artificielles… de différentes formes, de différentes couleurs.
Il se fera aussi des pinceaux pour la pose du vernis à ongles pour les dames, puis
d’autres objets.

Ce travail : c’est ce qu’il faisait à Chartres… Mais ensuite, il faut monter les fleurs,
pour en faire des bouquets. A Chartres, c’était les repris de justice qui faisaient le travail : les prisonniers ! A Questembert : et bien ce seront les femmes et les enfants de la Commune et des Communes voisines qui seront sollicités ! Le fourgon servira à faire le transport dans les deux sens : matières premières à l’aller, produits finis au retour. Cela rappelle un peu ce que faisaient les couturières pour les Ets LAMBERT à la gare !

Chaque semaine, les « monteuses » reçoivent un type de fleurs à monter. Les pièces
sont alors assemblées pour reconstituer une fleur. Si le travail est simple en soit, il nécessite une pince pour forcer les pièces à assembler.
J’ai noté : des arums, des azalées, des roses, …

La fiche de paie arrive chaque fin de mois. La rémunération se fait à la fleur montée !
C’était à l’époque un complément de revenu pour bon nombre de foyers !

Si, au départ 3 presses avaient été installées, leur nombre évoluera pour atteindre le
nombre de 10, juste au moment du départ.

Le patron passe pour être un personnage réservé et respecté, un peu distant, ce qui
est bien compréhensible, mais : il fallait travailler… dixit le narrateur !

Il a, aussi, un chef d’atelier, très distant de son personnel !

Mai 1968 : se passera sans gréviste !

Entre temps, sur la parcelle de 12 hectares, deux autres ateliers s’installent. Un
atelier de menuiserie qui quitte la ville pour plus d’espace, un atelier de ferronnerie… monté un peu clandestinement.…

Et puis, des parcelles de 5 000 m2 sont vendues à des particuliers pour en faire une
zone pavillonnaire hors de la ville…Cela devient une sorte de lotissement !

1970 – Les salaires ont bien évolués, tout le monde est content !

Mais, l’usine travaille 24 h sur 24h, du lundi matin 5 h, au dimanche 5 h… Bientôt des
plaintes sont déposées… Les riverains se manifestent… une petite guerre commence à pointer… Ils vont monter un collectif ! Une plainte est déposée au tribunal de VANNES.

Dans le même temps, l’entreprise a été vendue en 72- 73 à un Monsieur
DOUKHAN…Bon commercial, il a fait évoluer l’entreprise et travaille à façon, entre autres, pour le groupe «Père DODU », un proche voisin. Sur commande,il fabrique des barquettes pour les célèbres rôtis de dinde, une innovation, et en plus : locale !

En 1978, on compte : 25 salariés, mais l’unité est contrainte de fermer et va
s’installer à THEIX.
La vie de l’entreprise aura duré 14 ans (1964 à 1978) !

A la croix Gall, il faudra attendre 1984 pour qu’un nouveau repreneur sérieux
rachète le bâtiment et s’y installe. N’étant plus occupé, le terrain était devenu une friche.

En fait, la Mairie en avait bloqué la vente, pour plus de sureté avec le voisinage.

C’est jean Pierre RYO qui installera un magasin de vente de matériel agricole : « Mat
service » adaptant le bâtiment à la mesure des ses besoins.

L’ancien propriétaire du terrain alors avait bien proposé un autre de ses terrains au
village de Brodequin, à quelques centaines de mètres plus loin… Mais le patron n’a pas accepté, il préfèrera transférer son entreprise à THEIX…

Le transfert se fait dans l’année 1978 !

Pour aller travailler à THEIX, il faut covoiturer, ou prendre le car Michelin, qui va sur la
zone du Prat… Theix étant sur la route. Les ouvriers descendaient à l’entrée de la ville de Theix et se rendaient, à pieds, à leur entreprise.

La société se nomme alors «Plastic moderne», La photo du bâtiment ci dessous date
de l’année 2023… la Sté «Plastic Moderne» ayant disparue à ce jour et remplacé par
« Somater ».

L’entreprise grandissant, des produits nouveaux voient le jour comme : les planches
à voile, puis du matériel de photocopieuse pour CANON, entre autre, des sièges en
plastique, etc.

L’entreprise grandissant, des produits nouveaux voient le jour comme : les planches
à voile, puis du matériel de photocopieuse pour CANON, entre autre, des sièges en
plastique, etc.

Le narrateur devient « contre maitre » en 85 – 86 : Mais, c’est dur pour lui, il se
trouve « entre le marteau et l’enclume», et le supporte mal.

En 1986 – 87 – La société est revendue à M. DURANTON, un bon commercial venu d’ailleurs : Il veut tout réorganiser, restructurer, cela devient difficile à vivre.

Un représentant concurrent, de passage, propose alors au narrateur un poste dans sa société, mais à ARPAJON, en janvier 1988. Une entreprise nouvelle, son nom : « PRECIS-MOULE». C’est un travail identique : des presses… des moules, une injection de plastique à partir de billes venant de la PETROCHIMIE

A THEIX, en 1986, il y a : 80 personnes salariées !

1988 – le narrateur à 46 ans, femme et enfants, resteront à Kerjumais, A Arpajon :
il vit dans une caravane….
1990 : L’usine d’ARPAJON veut revenir en Bretagne. M. Le MAGUELAINE, commercial,
aurait aimé QUESTEMBERT. Mais, le Maire de l’époque, ne cherche pas à l’attirer. C’est le Conseiller Général qui interviendra pour son installation à PEAULE, avec l’appui de son Maire: M. DEUX,  le 25 février 1991 !

La Société porte alors le nom de : « PRECIS-MOULE », à ce jour, en 2023, elle porte le
nom de « HEURTIS »

Ci- dessous photos des bâtiments actuels.

On aperçoit, en bas de la barrière, l’ancienne enseigne !

On aperçoit, en bas de la barrière, l’ancienne enseigne !

Le bâtiment à ce jour… HERTUS – Plasturgie, décoration

Le bâtiment à ce jour… HERTUS – Plasturgie, décoration


La Société DELALANDE quittera QUESTEMBERT en 1978 et ce sera le tour des

Etablissements LAMBERT de fermer l’année suivante….

Patrimoine économique

Les Établissements GUYOMARC’H

Le site de Questembert

1 – Ce que pourrait être l’histoire des « Établissements GUYOMARC’H »

            C’est l’histoire d’un Homme… et d’une équipe… Jean, fils de Jean Marie GUYOMARC’H, aujourd’hui disparu, qui a su transformer une petite affaire familiale de minoterie en groupe agro-alimentaire international diversifié, grâce à un évident génie de l’innovation, d’anticipation et à une profonde connaissance du milieu agricole.

            Jean naît en 1923. Après des études en Belgique pour préparer les Arts et Métiers, Jean intègre l’enseignement des jésuites à Lyon et poursuit ses études à Paris à l’école française de Meunerie. L’enseignement dispensé lui permet de réfléchir à la diversification de la production, le rationnement de farine pendant les années de guerre empêchant sa production en grande quantité. Les conseils d’un de ses professeurs, orientent ses futures activités autour des céréales secondaires et de l’aliment pour le bétail. C’est ce qu’il met en pratique lorsque son père lui cède à sa retraite le moulin de Bilaire à Vannes.

            Il va s’inspirer de ce qu’il voit en Amérique, Canada : des constructions en béton comme moyen de stockage de céréales, des « silos »… On en construit dans les grandes plaines céréalières et dans les ports pour leur commerce. Le premier construit en France sur le port de Dunkerque date de l’année 1923, et était d’une capacité de 15 000 tonnes ! On recevra, et y stockera, pendant la guerre : le blé américain, qui fait défaut en France !

            En France, le front populaire, en 1936 crée l’O.N.I.B. Office Nationale Interprofessionnel du Blé qui deviendra plus tard l’ONIC Office Nationale des Céréales (O.N.I.C).

            Cet office va définir un prix garanti des céréales, alors que ces derniers subissaient des variations très importantes. Si la récolte était bonne : les prix s’effondraient, si elle était mauvaise le cours, alors, s’envolait. Dans les deux cas, les agriculteurs céréaliers étaient exposés à des variations de revenus catastrophiques. L’ONIC va donc fixer des « prix garantis » et indexés, chaque année. Ce qui nécessitera un système de régulation très complexe pour régler le marché, en cas d’excédents, ou d’insuffisances !   

            Il faudra attendre les années 1990, pour que, dans le cadre du Marché Commun Agricole, ce prix garanti français par l’O.N.I.C soit supprimé. L’Europe, d’alors, va choisir que ce marché soit arbitré par celui des cours mondiaux… c’est la mondialisation du commerce…

            Jean Marie, donc le père, aurait démarré son activité de meunier en 1924, au « moulin du Buzo », sur le ruisseau « le Liziec » qui traverse Vannes. Puis, entre les deux guerres, en 1929,  il achète un terrain longeant la voie ferrée, dans la partie sud du lotissement du Poignant, créé par l’entreprise «la Boulonnaise ». Il y édifie une maison qui deviendra des bureaux et en 1941 un magasin à pommes de terre le long de la voie ferrée…

                En 1940 Jean Marie avait acheté un second moulin à céréales à Bilaire produisant, entre autres des flocons d’avoine, aliment prisé pendant la guerre car son marché était libre !  Le blé, étant réquisitionné par les Allemands pour nourrir son armée !

  En 1950 Jean Marie se retire et confie à ses deux enfants la gestion des moulins. Jean Marie se retire alors dans l’ancienne abbaye de Prière, à Billiers, pour y faire de l’élevage. 

En 1952 Jean se marie et il choisit en héritage la location du moulin de Bilaire, sous le régime d’une SARL. Il recevra, en plus un camion et de l’argent de son beau-père. Son frère Yves s’occupera du moulin du Buzo (blé). Le marché du flocon d’avoine s’effondre, il faut trouver d’autres débouchés. Jean pense alors à l’aliment pour le bétail : porcs, bovins. Cette évolution est alors préconisée par l’INRA. Mais il pense à la volaille, des concurrents se sont lancés dans cette production. D’abord, il va valoriser ses flocons d’avoine comme aliment prédestiné pour les poussins. Une entreprise vient de s’installer à Bieuzy Lanvaux venant de Normandie. Puis, il commencera ses premiers mélanges…

S’inspirant des ouvrages du professeur LEROY il va élaborer ses propres « recettes », assisté de son frère Yves. Le poulet, alors, semble être un élevage de prédilection… Des lots de poussins sont engraissés un peu partout et par n’importe qui !

En 1953 -54 les céréales secondaires sont exploitées au Buzo. Il va alors transformer le site derrière la gare où il a son « hangar à pommes de terre » pour y construire sa première usine. Ce site est relié à la voie ferrée, sur lequel se trouve un bâtiment qui deviendra ses premiers bureaux …             

La SARL fondée deux ans plus tôt devient alors la Société Anonyme : Jean GUYOMARC’H en 1954. Devant la baisse de consommation de pain, son frère Yves, cède alors son contingent de farine et rejoindra Jean deux années plus tard.

C’est, sur ce site qu’il va construire sa première usine dans les années 1959 – 1960. Il va y « fabriquer » de l’aliment dit « complet » pour les bovins, porcs, volailles… C’est une ration « unique » spécialisée par espèce et adaptée à leur âge et au stade physiologique : croissance, engraissement, gestation, lactation !

            La voie ferrée, pour l’approvisionnement des céréales par train, le port de Vannes, pour les produits importés comme les différents tourteaux : soja, tournesol, colza et autres produits, sont des avantages importants.  

            En 1964 : l’usine fabrique alors 90 000 T d’aliments pour les animaux d’élevage… Une réussite sans précédent !

            Et, à proximité : le site de Bilaire, servait d’abattoir de volailles, mais il sera détruit lors d’un incendie en 1959.  Un nouvel abattoir sera construit à Vannes, route de St Anne sur le site de Kerluherne sous le nom de GALINA ! (la volaille étant une gallinacée)

            Il s’ensuivra une série de plaintes déposées par les habitants du lotissement du Poignant, créé en 1927. En effet, les habitants se plaignent des odeurs, des bruits des camions qui livrent les marchandises pour l’usine, et les aliments pour les animaux !

            Après de multiples procès, fin mars 1965, la cour de cassation ordonne la cessation d’activité, sans destruction de l’unité de fabrication. 

            La production d’aliments nécessaires va se faire sur d’autres sites comme : Brest, Vertou (Sud de Nantes), Louvigné-Du-Désert, Montargis, et non sur les environs directs de Vannes, comme escompté ! Ces sites travaillent alors sous « licence » GUYOMARC’H !

            Le site du Poignant deviendra alors un lieu de fabrication de « prémix » (micro-produits, sans production de nuisance). Mais les silos construits resteront jusqu’en 2017… C’est la suppression d’une verrue qui va modifier fondamentalement le quartier. 

            Dans la même période, alors que Jean développe la fabrication d’aliments pour la production de volailles et, un peu de porc, son frère Yvon va créer et développer une activité commerciale à PARIS.  Pour faire de l’aliment : il faut des céréales et des tourteaux, pour l’apport de protéines.  En France : nous produisons des céréales : du blé, mais réservé à la meunerie, pour le pain d’abord, en exclusivité pendant la guerre et quelques années après.

            Les agriculteurs, de retour de guerre, développent sa production pour devenir rapidement excédentaire ! Le blé, produit en quantité trop importante, est alors dénaturé pour être utilisé pour l’alimentation des animaux. Mais l’orge, « céréale secondaire » est destinée, elle, en totalité pour le bétail… » Le « gaboriau » (mot breton), pour les cochons avec les topinambours.

            Un bureau de commerce est donc créé à Paris par Yvon qui va connaître un développement extraordinaire avec la fabrication d’aliments pour le bétail.

            Il faut des commerciaux : des personnes qui vont faire le lien entre les céréaliers et les usines d’aliments pour le bétail. Ces mêmes personnes vont faire, bien vite aussi, le lien entre les producteurs de soja : les Américains d’abord puis les Brésiliens. Pour l’arachide : « la cacahuète » donnera l’huile et le résidu : son tourteau viendra des Pays d’Afrique proches de nous.

            Il va falloir « importer » ! Ceci se fera par l’intermédiaire de grands groupes internationaux comme CARGIL !

            Le bureau de Paris va assumer cette fonction. Ensuite, il faudra trouver des transporteurs : le train pour les céréales, les bateaux pour les tourteaux.

            En France, on produit un tourteau : de colza !  Mais, ce dernier, va avoir une mauvaise presse. Dans les années 1957, on dénonce la présence d’un acide : « l’acide érucique », annoncé comme cancérigène ! Rapidement on ne peut plus le donner aux vaches… Il va falloir attendre plus de 50 ans avant de le réhabiliter… Il aura fallu créer de nouvelles variétés dites « colza double zéro », variétés exclusivement cultivées à ce jour. Entre temps, toutes les petites huileries en France vont disparaître.

            On va voir ainsi se développer deux types de transport le train, nécessitant la voie ferrée, et les bateaux qui vont permettre, eux, de développer le port de LORIENT d’abord….   

            C’est donc par ce concours de circonstances « imprévues », que QUESTEMBERT sera choisi pour construire une usine qui va connaitre un développement exponentiel… Ce sera aussi, l’histoire de la rencontre de deux hommes… Jo et Jacques !

            Là, le narrateur doit apporter quelques informations personnelles. Oui, j’ai connu ce capitaine d’industrie et travaillé avec son équipe dirigeante pendant les années 73 à 76 ! Oui j’ai bien connu les hommes dont je vais parler et qui sont à la base de ce qui va suivre.

Extrait du document « le silo Guyomarc’h » Découverte et Histoire d’une entreprise 2017

2 – Naissance et croissance de BETINA

L’histoire de la volaille… la naissance de « Bétina »…

            Ce sont les Etablissements « le MELINER », situés dans le Morbihan, qui lancent l’élevage de volailles en Bretagne. Dans les années 50, c’est un moyen pour les petits agriculteurs, de l’époque, et de notre région, d’augmenter leur revenu.  On trouvera des petits abattoirs un peu partout, même à proximité de notre gare, à Questembert !

            Suite à la faillite de cet établissement c’est le groupe UNICOPA qui reprend la suite, en 1964.

            Sur les bords du Golfe du Morbihan, à MOUSTERIAN en SENE, Jean GUYOMAR’’H possède un élevage de 70 dindes reproductrices venant du Canada, d’Angleterre et de France. Il a le pressentiment que la dinde va connaitre le même formidable essor que le poulet.  

            Jean GUYOMARC’H et son équipe, voyagent beaucoup… Aux Etats Unis ils sont étonnés et interpellés par deux choses :

  • Les poulets, là-bas, ont les pattes jaunes ! Grâce à la station expérimentale de volailles créée à Ploufragan, puis leur propre station ensuite, il est mis en évidence que la couleur jaune des pattes du poulet était due au maïs, cultivé là-bas, alors qu’en France, cette céréale était peu connue, sauf dans le Sud-Ouest : pour gaver les canards !
  •  Leurs dindes sont de couleur blanche, élevées dans des bâtiments, et les américains en consomment toute l’année, mais souvent congelées ! En France les dindes sont noires, élevées en plein air, et sont le plat de Noël, selon notre tradition !  Elles pondent peu et la ponte est saisonnière.

            L’équipe de recherche, animée par les vétérinaires du groupe, va se focaliser sur cette production ! Pour eux : ils ont un slogan « la volaille : on en consomme partout dans le monde … Le porc : non c’est nettement moins intéressant » !  Et vous devinez pourquoi ?

            Ayant leur propre station de recherche, ils vont créer leur propre souche ! En croisant des dindes américaines, en tenant compte du savoir de la génétique anglaise. Au bout de 3 ans ils vont créer une dinde noire appelée « le Noir de France » qui constituera la lignée male.

            Pour la lignée femelle ils vont utiliser une dinde blanche américaine la Blanche de BELSTILLE. Le dindonneau issu de ce fameux couple sera le premier d’une lignée de gallinacés européens, promis à un précieux avenir et baptisé « BETINA » par Jean GUYOMARC’H.

            En 1957, l’élevage déménage à Ker Patern en VANNES. Le 27 août sera créé « le centre d’amélioration et d’élevage de dindes ». Deux ans après, pour l’élevage de futurs reproducteurs, BETINA exploite 13 000 dindes : 5 000 à Ker Patern et 8 000 à Theix.

            Bien vite, il faut faire appel à la collaboration d’élevages extérieurs. Ils sont de deux types : les éleveurs « sélectionneurs » qui ont les souches grands parentales et les éleveurs multiplicateurs qui vont produire l’œuf à couver. 

            La vente de dindonneau explose : en 1959 : 85 000, l’année suivante : 150 000, en 1962 : 400 000 ! Il va falloir créer une filière.    

            Un certain Louis MAHE possède un abattoir à Malansac. Il vient d’innover en vendant dans les grandes surfaces de la viande en caissette. En 1962 Jean GUYOMARC’H rachète l’abattoir. A la tête de ce nouvel abattoir, il met Jacques HERVIEUX, ancien de chez LE MELINER qui vient d’être repris. Rapidement, il supprime les activités bœufs et moutons pour ne faire que du porc car sa production se développe beaucoup dans la région.          

            En 1963, cette ancienne société se transforme en S.A. des Abattoirs de BELLEVUE.

            Une rencontre de colère

            1963 : Jo BRIEND, qui vient de s’installer à Pleucadeuc, conduit un groupe d’éleveurs manifestants devant l’abattoir de porcs de Malansac, en pleine crise porcine. Un gendarme est blessé à la tête (dans le coma), par un jet de pierre d’un ouvrier. Le lendemain : Jo BRIEND est convoqué par le colonel de la gendarmerie de Vannes en présence du directeur de l’abattoir qui est : M. Jacques HERVIEUX ! Une rencontre, fortuite, un peu particulière !

            1964 :  une année révolutionnaire.

            Les dindes « repro » sont vendues à OLIDA pour faire de la galantine. Ce dernier décide de cesser cette activité à terme car le marché de la galantine régresse.

            BETINA doit trouver une solution pour vendre ses dindes reproductrices. C’est aux Etats Unis que le groupe va trouver une solution. La dinde se consomme toute l’année sous forme de rôtis. Ils sont bon marché et sont vendus congelés

            Pas question de faire de même, en France il faut de la viande fraîche ! Jean GUYOMAR’’H suggère alors de faire de la découpe de dinde à l’abattoir de Malansac. Il va donc recycler les dindes de réforme de cette façon.

            Oui, mais la viande est dure, il faut une viande tendre… Pour cela, l’équipe de généticiens du groupe, va créer alors un dindonneau uniquement pour la découpe. Ils utiliseront une nouvelle souche, ils « la manipulent » ce qui donnera naissance au dindonneau : BETIBOUL !

Pour produire des œufs toute l’année, il suffit de mettre les reproducteurs dans un bâtiment fermé et de jouer sur la lumière. On fabrique ainsi artificiellement les saisons ! Les dindonneaux naissent alors toute l’année.

            Des élevages sont créés partout en France pour subvenir au besoin. En 1973 le couvoir d’Elven voit le jour d’une capacité de 220 000 œufs par semaine !

            L’abattoir de MALANSAC se spécialise dans la fabrication de rôtis de Dindonneau, les porcs étant dirigés vers celui de la GACILLY.

             Mais quel nom donné à cette nouvelle présentation de viande ?

            Un soir, les cadres reviennent à la maison avec chacun un rôti de dindonneau. Ils ont pour mission de demander à leur épouse de le cuisiner et de lui trouver un nom ! C’est l’épouse de Jean GUYOMARC’H qui devant ce beau rôti bien rond, pense à son jardinier qui ayant un ventre proéminent avait été baptisé « dodu », le nom de « père dodu » sera retenu pour le célèbre rôti de dindonneau « Père Dodu » et son petit bonhomme qui l’accompagnera !

            Mais revenons aux hommes…

            Les deux hommes se rencontreront régulièrement.  Par la suite, Jo se rapproche du Conseil Municipal de Pleucadeuc. L’ambition de l’homme était de développer sa commune !

            Entre temps, Jacques avait transformé l’abattoir de porcs, de Malansac, en abattoir de dindes et, à lui seul, détenait 25 % du marché français. Le groupe Guyomarc’h lui confie alors le développement du marché des produits de dindes en trouvant un nouveau site pour y construire un nouvel abattoir.    

            De son côté, aux élections municipales de 1965, Jo présente une liste. Trois personnes de sa liste seront élues. En 1971, il récidivera et prendra la Mairie. Entre les deux mandats, Jo s’est manifesté en développant des initiatives pour sa commune : le service d’eau, entre autres, grâce à une rencontre fortuite !

            Dès son élection, il engage le remembrement et fait une réserve foncière de 18 hectares près du bourg. Il y fera une station d’épuration avec l’idée d’accueillir des entreprises : il veut développer sa commune pour le bien de ses habitants !      

            Le hasard fait, qu’un jour, les deux protagonistes se croisent sur le bord d’une route.  Jacques, vient de prospecter le nord du département pour trouver un nouveau site d’implantation d’usine. Jo, tout de suite saisit la balle au bond. 

            Malheureusement, en 1973, la crise pétrolière éclate et remet tout en cause… Le groupe Guyomarc’h abandonne, momentanément, le projet.

            Les deux hommes ne resteront pas sur un échec, ils vont créer une petite unité de transformation de « bardes » de porcs pour envelopper les rôtis de dindonneaux : la CAP en 1975, avec une partie du capital apporté par les citoyens de la Commune !

            Ce sera le début d’une longue histoire pour la suite du développement de la Commune !

            La S.D.B… (Société de Découpe de Dindes) verra le jour en 1978 avec un financement commun par le groupe Guyomarc’h et les habitants de Pleucadeuc.

            Les deux hommes ont participé au développement d’une nouvelle production de viande de volailles, très implantée sur le sud du Département : La dinde !

            Dans le même laps de temps la volaille traditionnelle (le poulet), était prise en charge par la société « Galina » dans toute la Bretagne !   

            Mais pourquoi une nouvelle usine d’aliment à QUESTEMBERT ?

            Extrait des documents « Le chemin des Meuniers » – 2002 et « Jo Briend – Aide toi le ciel t’aidera » – 2014 et Histoire du groupe SAGAL GUYOMARC’H 1952 – 1995 !

3- Doux rachète  BETINA, et la marque « Père DODU »,  de sa naissance à sa disparition !

            Pierre Doux, démarre dans les années 1930, un négoce de volailles. En 1955, il ouvre à Port LAUNAY, dans le Finistère, son premier abattoir, pas très loin de Brest : un port Breton. Des paysans bretons, exploitants de trop petites surfaces, vont développer l’élevage de volailles « hors sol ». Ils font construire des bâtiments spécifiques pour élever les poulets : on les baptisera  « Aviculteurs » !

Doux s’associe à l’Institut de Sélection de la volaille: l’I.S.A., en Bretagne, pour sélectionner les meilleures souches.

D’un voyage aux Etats Unis, Charles DOUX, ramène les premières machines à congeler. Il va initier la vente de volailles congelées destinées au Moyen Orient.

En France, si les productions de blé, de céréales, étaient insuffisantes pendant la guerre et quelques années après, elles deviennent rapidement excédentaires dans les années 55 à 60. Ce marché des céréales est encadré, depuis 1936, géré et protégé par l O.N.I.C. (Office Nationale Interprofessionnel des Céréales). Chaque année, le prix est fixé, et en plus garanti, seuls peuvent acheter les organismes stockeurs. Le transport du blé se fait avec un « acquis », un « bon » de transport limité dans le temps et dans l’espace !

En 1975 : Pierre DOUX cède son affaire à son fils Jean Charles, qui développera l’œuvre de son père ! C’est un homme « dur en affaire » avec les yeux tournés sur le monde extérieur…

Et, bien vite, en France, on a trop de céréales : il faut exporter ! Mais le prix sur le marché mondial est bien inférieur… On va, dans un premier temps « dénaturer du blé». Le blé, déclaré en excédent, est traité, on le dit « dénaturé » avec de la farine de poisson, ou des oxydes de fer) pour le rendre impropre à faire du pain (couleur ou odeur). On voit alors les paysans retourner à leur organisme stockeur chercher du blé « dénaturé» peu cher, pour le donner à leurs volailles, un comble !

Et, en France, on a toujours beaucoup d’imagination, on va créer « les restitutions » !!! On va donner de l’argent à quiconque utilisera des céréales pour les transformer, à condition que le produit obtenu soit consommé hors France…

Deux groupes vont s’approprier ce marché en Bretagne : les Ets TILLY dans le Finistère et le groupe DOUX également… Ce dernier, va donc vendre du poulet congelé à : l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats Arabes Unis. Des pays où il n’y a pas d’interdit religieux ! Un marché colossal pour qui sait l’embrasser !

Brest sera le port d’embarquement, il n’y a pas de limite, le marché est là, pour la production Bretonne.

C’est probablement à cette époque que DOUX arrive en Vendée et rachète l’abattoir de  Chantonnay et une usine d’aliment situé à l’Oie. Le port de La Palice, à la Rochelle, sera le   lieu d’embarquement de la volaille congelée, à coup de Restitution (de primes)!

Patatras, en 1990 réorganisation complète de la PAC : suppression des prix garantis,   les prix alors suivent les cours mondiaux. Pour compenser, des aides (primes), seront accordées directement aux agriculteurs en fonction de chaque culture et de leurs surfaces.  

En 1991, « il s’est dit », que pour donner du grain à moudre à (son ou ses) enfants, Charles Doux rachète  la marque : « Père Dodu » et les sites de production Galina, mis en vente par les banquiers du groupe Guyomarc’h.  Père Dodu est  à notre porte : Malansac, Pleucadeuc, et d’autres ateliers ailleurs. En 98 : la SOPRAT à La Vraie Croix toujours appartenant au groupe GUYOMARC’H, tombe dans l’escarcelle du groupe..

Mais la politique évolue de par l’évolution de l’Europe. C’est d’abord par l’agriculture que cela a commencé avec l’ouverture des marchés au monde : c’est le libre échange. Cela va se faire au détriment de l’organisation des règles françaises.

Les « restitutions » ces primes à l’exportation vont être supprimées progressivement,  ce qui perturbe considérablement l’activité de DOUX, ceci suite aux accords du GATT en 1994 !

Alors le groupe DOUX achète, fort cher, une société au Brésil « Frangosul » en s’endettant fortement. Malheureusement, les résultats ne suivent pas. Ne pouvant revendre, il cède la filière en location gérance à un groupe brésilien, sans pouvoir éponger ses dettes !

En 2004, la grippe aviaire fait effondrer le marché mondial de la volaille, plusieurs années de suite. Le groupe perd des marchés successivement, les pertes sont considérables.

2008 : flambée des cours du pétrole et des céréales, le déficit s’accroit, il faut réorganiser. La fermeture d’usines commence en France dans le Morbihan.

  Bien que, depuis le Brésil, l’exportation vers les pays arabes, et même la Chine se porte bien grâce aux aides de l’Europe, cela ne suffit pas.

Le 24 mai 2012,  Jean Charles DOUX devient directeur général pour négocier la crise. En juin, le groupe est mis en redressement judiciaire. Deux mois plus tard, on annonce la suppression de son pôle frais, «Père Dodu» va disparaître pour se concentrer sur l’export…

 En juillet 2013, Bruxelles supprime les aides à l’exportation des produits congelés, qui étaient accordées auparavant : coup dur pour la filière à nouveau ce qui diminue considérablement la rentabilité.

Un expert en gestion prend la suite de la réorganisation générale…

2013 : reprise d’une bonne partie du capital par un nouvel actionnaire qui devient majoritaire,  mais c’est aussi la fermeture de Pleucadeuc, Malansac a été fermé bien avant.

Les résultats sont au rendez-vous, mais cela ne va pas durer…Le groupe est placé en liquidation judiciaire en mars 2018.

Le 19 mai 2018, le verdict tombe : les biens sont partagés entre trois repreneurs.

L’abattoir à Chantonnay est sacrifié. Les activités annexes sont conservées par le groupe LDC qui doit proposer des emplois aux licenciés.

Le siège de Châteaulin ferme mais les repreneurs, dont TERRENA, devront proposer des emplois aux licenciés également.

LDC – hérite de la marque « DOUX » dans le reste du monde pour les produits élaborés exports. Un nouvel abattoir sera construit à Châteaulin pour le marché de l’industrie et de la restauration. Marché en plein développement alimenté par des importations. LDC s’engage à conquérir ce nouveau marché ! 

Le Saoudien Al-Munagen garde l’activité Export rebaptisée « France Poultry », réduisant l’activité,  mais gardant Châteaulin (Port Launay).

Les trois repreneurs s’engageant à reprendre 920 des 1 187 salariés en 2018.

L’acte de décès est signé !

N.B. En juillet 2020, la société a été condamnée par la cour administrative d’appel de Nantes à rembourser 80 millions d’Euros de subventions européennes perçues de 2010 à  2013  et à payer une amende de 2 millions d’euros. Ces subventions constituaient  une aide à l’exportation de poulets congelés, mais ceux-ci comportaient une teneur en eau supérieure aux normes européennes ce qui leur interdisait l’accès aux subventions en question.

A, venir :

La Centrale d’achat parisienne

L’Usine de Questembert : ce que pourrait être son histoire…

La déconfiture du groupe…

La déconstruction de l’usine de Questembert !

Patrimoine économique

Les Établissement LAMBERT

Son histoire, en bref !

Son nom : D.B Lambert.

            Du nom des trois associées : Lambert – Mr de la Motte- Mr Max  Barmettler.

            En fait : Mr Lambert a marié deux de ses filles à :

  • Mr de la Motte : Originaire de Theix et
  • Max Barmettler : Suisse Allemand d’origine, ayant la double nationalité.

            Monsieur Lambert : Tenait commerce, à Paris dans le 13ème, de fournitures : tapisserie, literie… C’était un homme d’affaire de l’époque !

Pourquoi une entreprise à  Questembert ?

            Probablement  pour deux raisons : peut-être des attaches politiques dans le secteur, et puis, à Questembert (proche de Theix), une ligne de chemin de fer avec une zone, (des terrains),  déjà reliée à une ligne SNCF tout près de la gare.

            Le terrain acquis faisait partie de la grande propriété des familles de Kérangat  de Bocquenay : village contigu ! A cette époque Jean de Kérangat est adjoint au Maire de Questembert. Son Maire : Jean Grimaud, alors suppléant, devenu député,  en remplaçant de Mr Raymond Marcellin, Ministre de l’Intérieur ! 

            Alors que l’activité avait démarré chez des particuliers, en fabriquant des oreillers, un bâtiment va être construit en 1965, pour commencer la fabrication de matelas. Et ceci ira jusqu’en 1979… lors du dépôt de bilan !

            La première construction comporte un seul grand bâtiment. Un incendie le détruira en 1968. Pour éviter un tel risque, la reconstruction se fera par un ensemble de petits bâtiments plus spécialisés. 

En premier plan à gauche, atelier d’assemblage, Au fond atelier de menuiserie. 

            Au tout début de l’activité l’usine ne fabriquait que des matelas. Les mousses arrivaient part train, les wagons venant à quai pour leur déchargement. Une diversification se fit jour les années suivantes : petits fauteuils… toujours en mousse avec des structures bois. .

            Plusieurs cadres passèrent dans la l’entreprise : emmenant avec eux de nouvelles techniques, un nouveau savoir, de nouvelles relations…C’était un peu le but !

            Un nouveau: André MASSE, en 1975, venait d’une entreprise de la Sarthe. Dès son arrivée, il modifie la gamme apportant de nouveaux produits en fonction de la tendance de l’époque.

            Ambitieux, en relation avec les sociétés qu’il a connues : Lénor, Réticel… Il va développer l’activité…

            Alors l’entreprise va vivre de grands moments… Elle va se diversifier en fabricant : fauteuils, canapés, plus élaborés !

Au fond : le bâtiment d’assemblage…

            Deux sociétés vont être créées :

            « SWANN» en octobre 1976, à Sulniac. Au départ, une quinzaine de salariés viennent apprendre leur métier à Questembert puis regagnent Sulniac. Entre temps, un bâtiment est construit encouragé par le secrétaire de Mairie puis le Maire : Pierre le Droguen. Cet atelier s’orientera vers des produits haut de gamme (cuir) pour une nouvelle clientèle.

            Une seconde société est créée en 1977: « SCILLA » à Péaule. L’activité démarre dans un poulailler. Le Maire de l’époque Henri Deux lui fera construire un bâtiment par sa Commune. Mais cela ne durera que quelques courtes années…

            Deux hommes s’intéressent à cette affaire et sont proches d’André Masse : Jo Briend, alors Maire et conseiller général qui vient de lancer « Père Dodu »  avec son grand ami Jacques Hervieux, à Pleucadeuc.

            Ces trois hommes ambitieux et qui réussissent bien dans les affaires. André Masse circulait, à l’époque, en voiture « Porsche » pour afficher une certaine réussite ! 

            L’activité explose, près de 150 salariés travaillent sur les deux sites, un nouveau site est exploité à l’Ardoise, en 1979, en sous-traitance.

            Les entreprises vont alors fabriquer jusqu’à 2000 articles par mois.

A gauche : batiment d’assemblage
Le même bâtiment : vue côte nord

Dans les années 75, la concurrence commence à se faire sentir. Ce sont d’abord les Italiens qui inondent le marché… bien avant les chinois !

            Les sociétés essaient d’innover en diversifiant le type de produits. On revient au  style rustique, en introduisant le bois.  

            Mais, il est probable que des tiraillements se firent sentir au sein des équipes ce qui va entrainer les premières difficultés.

            A Sulniac, un jeune Suisse arrive, ayant fait ses armes à Paris, Marcus Laübli. Il prendra la suite d’André Masse et deviendra Directeur Général à son départ en 77.    

            En 1979 : c’est la catastrophe, les ventes s’effondrent, les activités périclitent : il faut faire un dépôt de bilan !

            Une partie des ateliers sont en liquidation…l’entreprise est démembrée.  

            Une nouvelle société est créée  sous le nom de KRISTEL à QUESTEMBERT pour poursuive l’activité. Sous l’influence de Jo Briend, il demande à Mr MASSE de venir au secours de cette société tout en restant sur Péaule.

            Cette société va durer 4 ans jusqu’en 1983…

            Puis dépôts de bilan en série : KRISTEL, SCILLA, puis l’entreprise de l Ardoise,

.           SWANN va continuer. Un nouveau directeur général est nommé en 1984, qui pendra une partie du capital : un enfant du Pays J.P Mahé. Là, à nouveau des tensions montent suite à l’arrivé d’un nouvel actionnaire.

            En 2001,  J.P.M quitte la société.

            En 2003, la société Swann est en difficulté, suite à la crise et à la chute de la CAMIF ? SWANN sera vite mise en liquidation et en partie reprise et transférée en Corrèze sous le nom de « NEOLOGI» ! Il restera à SULNIAC un « embryon » d’activité !

Vue actuelle de puis l’avenue de Bocquenay

            Mais, la marque SWANN est « récupérée » par J.P.M, son ancien D.G, qui, en 2001 est parti reprendre une société dans une activité identique en région parisienne. Elle va perpétuer le nom…

            Bien que J.P.M soit en retraite et retrouve son Questembert natal « SWANN» vit encore de nos jours…

            La fermeture du site de Questembert se fera en 1984. La société est liquidée en 1985… C’est la fin d’un rêve !

            Il faudra attendre un rachat en 1989 par les Ets Rocher de la Gacilly.

            Cela deviendra d’abord un centre d’expédition, puis de triage, de fabrication de petits produits. Jamais le site ne montera en puissance.

            Il fermera définitivement en 2004. L’espoir Rocher  tombe à l’eau, ce fut un « leurre ».

            C’est alors le repreneur de la société Marquer Machines Agricoles,  à la croix neuve, en centre ville de Questembert : Mr  Guy Jacopin, qui rachetant le fond de commerce, vient s’installer dans les locaux.

            Activité florissante au départ, alors qu’il avait d’autres magasins, les tracteurs ont disparu dans les années 2015 ???

            A ce jour, 25 janvier 2021, un magasin reste fonctionnel pour des pièces détachées Massey Ferguson. Un magasinier assure une permanence.

            Après information : il s’agit bien de Mr Guy Jacopin, qui n’ayant plus la concession tient un magasin de pièces détachées vendues sur le Net

            Dans la pelouse devant : un grand panneau affiche COMMERCIALISATION BLOT et un N° de téléphone : 02.97.427.728 ? Ce qui laisse à penser que le cite est à vendre ?

            Propos recueillis auprès deux anciens des sociétés citées : J.P.M. et D.J.

Le site : photo de 1973

Bat 1      Bureau d’études, ateliers coupe, couture, studio photo

Bat 2      Découpage de mousse

Bat 3      Stock de mousse

Bat 4      Magasin d’expédition

Bat 5      Atelier de tapisserie et atelier de mécanique

Bat 6      Bureaux et atelier de menuiserie

Il est bien entendu que l’utilisation des locaux a changé en fonction de l’agrandissement du site.

N.B. La ligne de chemin, qui a été utilisée, a été construite pendant l’occupation : par les Allemands !